Approche de la santé prenant en compte toutes les dimensions
Fiche Repère 9: Santé
Fiche santé version 26 juin revue 23 septembre
Pourquoi ?
Chaque personne souhaite vivre en bonne santé et pouvoir accéder toute sa vie aux soins en cas de maladie. Notre société s'interroge sur ses capacités à financer son système de santé. Les effets de la crise actuelle mettent en cause les mécanismes de solidarité et en particulier ceux permettant l'accès aux soins des plus pauvres d'entre nous. L'accès aux soins est inégalement réparti sur notre territoire. Des populations de plus en plus nombreuses et de plus en plus jeunes sont exclues des parcours de soins préventifs et curatifs, soit par manque de revenus (ainsi les bénéficiaires possibles de la CMU ne peuvent financer les médicaments nécessaires faute de pouvoir disposer tous d'une caisse complémentaire), soit par méconnaissance des soutiens possibles, soit par impossibilité ou par peur de se rendre à une consultation.La médecine a fait et continue de faire des progrès pour l'établissement des diagnostics, dans l'utilisation de nouveaux moyens thérapeutiques et en matière d'humanisation des conditions de soins (suppression des grandes salles communes, création de pôles mère-enfant, soins palliatifs, prise en charge de la douleur devenue une priorité de santé, charte du patient hospitalisé).
Face à ces évolutions et à leur coût, de nombreuses et indispensables réformes de structures sont à mettre en oeuvre ; mais surtout, face à la nécessité de poursuivre l'humanisation de notre système de santé, il convient de s'interroger sur les changements de nos comportements individuels et collectifs permettant de mieux articuler responsabilité des acteurs et prise en compte de la diversité des besoins.
Objectifs porteurs de sens
- Aider chacun à se responsabiliser sur la façon de se soigner et de soigner les autres.
- Promouvoir les modes de vie favorisant l'amélioration de notre santé
- Favoriser la prise de conscience des solidarités nécessaires entre tous les membres de notre communauté nationale, européenne et mondiale pour venir en aide aux plus mal servis en matière de santé, de la naissance à la mort.
- Connaître et faire connaître à tous les mécanismes qui assurent le financement de la santé, les inégalités qui en découlent, les économies possibles :
- Sensibiliser la population à l'idée que la santé a un coût. Ceux qui le peuvent doivent participer davantage à son financement ou essayer de ne pas peser trop en terme de dépense. Chacun doit y participer dans la mesure de ses moyens.
- Sensibiliser la population à la pensée que la « bonne santé » peut avoir une fin, qu'elle n'est pas un « droit sans limites » et que l'âge en marque une limite naturelle.
- Sensibiliser à la prévention souhaitable et à l'hygiène de vie nécessaire.
ENGAGEMENTS PERSONNELS
- (de citoyens malades ou non)
S'INFORMER
- oser demander des explications à son médecin référent ou au médecin spécialiste concernant la pathologie qu'il a diagnostiquée, les différentes possibilités de traitements, le bénéfice escompté et les effets secondaires, afin de trouver ensemble la meilleure réponse,
- demander le coût total du traitement, se renseigner sur le montant des honoraires,- s'informer sur la toxicité des produits (aliments, médicaments, peintures etc..) d'où l'intérêt des associations de consommateurs.
- vérifier et compléter auprès des professionnels, ou des associations de malades, la validité des informations recueillies, dans la presse, sur internet.
FAVORISER LA PREVENTION
- choisir une alimentation saine, - pratiquer une hygiène de vie saine,
- pratiquer une activité physique selon ses capacités,.
- éduquer nos enfants ou notre entourage aux fondamentaux (hygiène, sexualité, addictions ) notamment par un comportement personnel exemplaire et cohérent.
SE RESPONSABILISER :
- prendre de la distance par rapport « aux bobos » avant de consulter un médecin
- gérer son propre stock de médicaments. En cas d'un renouvellement d'ordonnance, prendre seulement ce qui est nécessaire.- être attentif aux risques d'automédication,
- réintroduire, dans notre famille, entourage, société, la prise de conscience de la fin de vie de l'homme et de son nécessaire accompagnement physiologique, psychologique et spirituel,
- accepter de se faire aider, et avec son accord, accepter que les aidants familiaux prennent toute leur place,
REFLECHIR :
- définir ce que l'on pourrait appeler la médecine basique qui doit être couverte par la solidarité nationale, et la médecine qui serait moins indispensable à la santé et à la charge de la personne.
- apprendre à nos enfants à être des acteurs responsables de leur santé.
ENGAGEMENTS COLLECTIFS
- (professionnels de santé, professionnels du secteur social, associations de malades)
INFORMER, EXPLIQUER :
- informer le patient sur la pathologie supposée et sur l'utilité des examens complémentaires, ou sur la pathologie diagnostiquée, son évolution à moyen et court terme. Informer le patient sur les coûts des traitements qu'il propose et sur les alternatives thérapeutiques.
- expliquer au patient la démarche qui le conduit à la conclusion thérapeutique. Quel bénéfice santé pour quel risque ? Quel bénéfice santé pour quel coût ?-informer les patients sur les tarifs médicaux (secteur 1 et 2, dépassements d'honoraires des spécialistes)
- mieux informer les malades de l'existence d'associations de malades qui peuvent répondre à leurs demandes et défendre les patients
- obliger les professionnels à participer à se former dans des organismes habilités ; dossiers de formation professionnelle continue ; connaissance des guides de bonne conduite médicale ou des « recommandations »
S'EVALUER :
- évaluer individuellement ou collectivement ses pratiques , ses actions, les dispositifs de fonctionnement dans le but d'améliorer le service rendu.
- élaborer des indicateurs de bonne santé, afin d'adapter les actions (en lien avec les patients )
- évaluer les médecines alternatives en dégageant des fonds indépendants.
- limiter les prescriptions abusives, en particulier celles des personnes âgées.
REFLECHIR ET PROPOSER
- veiller à proposer sur les réseaux sociaux des informations valides et indépendantes- faire suivre, entre les différents intervenants, les dossiers médicaux.- développer la chirurgie ambulatoire.- lutter contre les informations issues du lobbying des acteurs de la santé, en favorisant les moyens d'information indépendants.
- adapter les conditionnements des médicaments. Que le pharmacien, avant de délivrer les quantités prescrites, vérifie auprès de son client qu'il ne lui reste pas de médicament (surtout en cas de traitements de maladies chroniques).
- institutionnaliser la solidarité comme un devoir qui ne donne pas droit au gaspillage.
- appliquer la déontologie : en s'interdisant les comportements mercantiles, les facturations abusives, les refus de soigner avec d'éventuelles sanctions.
PREVENIR
- inciter et développer le travail en réseau, en intégrant les acteurs sociaux, éducatifs, associatifs
- prendre en compte l'impact environnemental (social, éducatif, économique ) sur la santé.
ENGAGEMENTS POLITIQUES (au niveau de l'État)
OUVRIR UN DEBAT SUR LA SOLIDARITE ET SES LIMITES :
- proposer un débat citoyen entre usagers, professionnels et leurs représentants, financeurs, élus, gouvernement sur les soins curatifs, de confort en organisant des forums sur les limites de la solidarité nationale.
- définir le contenu du « panier de soins » : soins indispensables qui doivent être pris en charge par la solidarité nationale.
FINANCER :
- élargir l'assiette des financements à toutes les ressources de revenus
RECONNAITRE L'IMPORTANCE DU MEDICO-SOCIAL
- créer des Maisons de santé, suffisamment nombreuses par secteur géographique et démographique, et y favoriser la pluridisciplinarité (dans les quartiers et les déserts médicaux)
- mettre en place des cabinets d'infirmiers de prévention qui pourraient, dans certains cas , être les premiers interlocuteurs des patients et orienteraient ceux-ci vers le médecin, si nécessaire.
- développer et financer les associations de malades.
SAUVEGARDER ET DEVELOPPER LA PREVENTION.
- conforter l'importance du médico-social en amont et en aval du soin : prévention, accompagnement, service civique.
- reconquérir un vrai service de santé en sauvegardant la médecine du travail, la PMI, la médecine scolaire et universitaire
- assurer le financement des programmes de prévention et de dépistage
- mettre en adéquation le nombre d'étudiants des secteurs médicaux et paramédicaux, sociaux et éducatifs par rapport aux besoins futurs de la population française, dans les villes et les campagnes.
- former les écoliers, les collégiens, les lycéens à l'intérêt de prendre soin de sa santé.
INFORMER SUR LES TARIFS MEDICAUX
- (secteurs 1 et 2 des médecins généralistes et des médecins spécialistes).
- faire respecter la législation à ce sujet (cf CPAM si besoin ) pour obliger les établissements de santé à informer le patient du coût réel du parcours de soins.
- agir contre les comportements malsains non conformes à la déontologie médicale par des sanctions dissuasives.
- lutter en informant, voire en faisant participer aux frais, contre les comportements malsains ( tabac, drogue, nourritures déséquilibrées, boissons additives)
SE METTRE A DISTANCE DES LOBBIES et des conflits d'intérêts
- (trusts pharmaceutiques par exemple), rendre la transparence des coûts.- assurer une réelle traçabilité des médicaments génériques.
PRENDRE EN CONSIDERATION LA FIN DE VIE DE L'HOMME
- évaluer les problématiques
- mettre en adéquation les moyens humains et financiers par rapport aux besoins fondamentaux des personnes en fin de vie afin que leur dignité soit respectée : que cet accompagnement soit suffisamment de qualité pour que, ni l'entourage, ni la personne ne soit tenté d'avoir recours à une euthanasie non vraiment désirée.