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Auteur(s) : Georges DhersNos newsletters
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Libre expression
Redonner confiance aux territoires ruraux et de banlieues
Ce contenu a été écrit par un internaute dans notre rubrique Libre expression. Il reflète la seule position de son auteur.
Redonner confiance aux territoires ruraux et de banlieues
Après lecture (en cours )du rapport de l'OCQD 2019 , notamment pour les parties sur les gilets jaunes et la ruralité , je voudrais faire part d'une réaction , qui peut se transformer en proposition .
La fracture sociale en France vient en partie du fait que certaines personnes et certains territoires ( ruraux et banlieues ) se sentent délaissés et surtout non considérés . Ce sont les villes et les classes moyennes sup ( qui répondent aux enquêtes ) qui recueillent des marques de reconnaissance et constituent des exemples à suivre .
Pour commencer à résoudre cette fracture sociale , il faut regarder avec respect ceux qui se sentent oubliés . Et que voit on : des innovations , notamment dans les domaines de l'exercice démocratique , de la résilience et la frugalité . Ainsi , ces territoires ne se définissent pas seulement par rapport à la ville : ils ont acquis , au moins pour certains d'entre eux , une autonomie dans leur fonctionnement qui pourrait servir d'exemple . Ils n'ont pas besoin d'aumônes et les aides à apporter ne doivent pas être imaginées dans un sens descendant . Les territoires ruraux et de banlieues ont des problèmes à résoudre , mais ils ont aussi des potentialités réelles à faire connaitre .
Ainsi , il ne faut plus regarder avec une certaine condescendance ces territoires et leurs habitants , mais leur redonner confiance à partir des exemples qu'ils peuvent donner à d'autres territoires , y compris les villes
créée le 13.06.2020 à 11:32, mise à jour le 13.06.2020 à 11:32.
Réflexions sur ce que provoque la pandémie de coronavirus et sur les suites à lui donner
Ce contenu a été écrit par un internaute dans notre rubrique Libre expression. Il reflète la seule position de son auteur.
Réflexions sur ce que provoque la pandémie de coronavirus et sur les suites à lui donner
Jean-Claude Devèze, 19 mars 2020
1. 1/ Les mesures collectives à prendre pour enrayer la pandémie
Le premier sujet est celui de la discipline et de la responsabilité citoyenne face à la pandémie à tous les niveaux géographiques (local, français, européen, mondial) et dans chaque communauté, institution et organisation.
Ensuite il se pose de multiples questions sur les mesures prises (confinement total du pays ou partiel, opportunité de multiplier les tests et de mieux suivre les contacts antérieurs à la découverte de la positivité, protections pour les travailleurs essentiels, pression sur les salariés ayant des gardes d’enfant, impossibilité d’aller enterrer un proche, vente en direct ou sur les marchés devenues impossibles, etc.). Enfin, il se pose de multiples points sur lesquels discerner et des problèmes éthiques : la poursuite de l’assistance aux SDF et aux migrants, le choix entre personnes à sauver faute de capacités hospitalières, les visites dans les EHPAD et les prisons, etc.
Questions proposées :
Quels problèmes posent une discipline citoyenne imposée par le haut ? Comment les citoyens ont été associés à la gestion de la crise ? Jusqu’où la transparence de toute l’information ?
Quelles mesures prises nous posent problème ?
Comment les politiques vont s’unir dans la durée face à l’épreuve ?
Comment fonctionne la coopération européenne et mondiale ?
En quoi chaque culture est porteuse de réactions différentes à l’épidémie[1] ?
Pistes de travail :
A côté d’un comité scientifique, il devrait être mobilisé un panel de citoyens et d’élus qui seraient informés et consultés.
L’OMS étant d’une efficience insuffisante face à une pandémie aux multiples répercussions, une instance de coordination internationale de la crise mondiale devrait être créée pour mettre de l’ordre dans l’information et les éléments d’expertise, pour faire le point des bonnes pratiques et des normes à respecter, pour proposer des solutions adaptées à la diversité des situations, pour organiser la solidarité.
Etc.
1. 2/ La façon personnelle et familiale de gérer le confinement
Mon épouse et moi, nous nous levons plus tard et avons moins d’appétit faute d’exercice. Vivant ensemble toute la journée, nous sortons ensemble faire nos courses. Nous n’avons pas fait de grosses réserves.
Nous écoutons les témoignages, ceux négatifs sur les conséquences du confinement (personnes fragiles psychologiquement qui tournent en rond, personnes inquiètes de ne pouvoir pas régler des problèmes médicaux considérés non urgents, conflits familiaux sur la façon d’accueillir ceux en demande d’accueil ou de visites par rapport à la nécessité de se protéger, etc.), ceux positifs (créativité pour rester en relation, humour, propositions des enseignants pour leurs élèves, initiatives type applaudir à 20H les soignants, gestes de solidarité, etc.).
Nous notons divers problèmes qui rendent difficiles le confinement : l’enfant roi supporte mal les contraintes, l’écran à la maison l’enfermant encore plus dans un monde individualiste recourant à des réseaux virtuels ; le couple moderne où on équilibre toutes les tâches risque de manquer de générosité et solidarité ; les familles dans des espaces réduits souffrent.
Questions proposées :
Comment mettons-nous à profit le temps disponible ?
Quels comportements, pratiques inutiles et gaspillages nous ont alertés pendant cette période de retrait permettant d’observer ce qui nous choque ?
Quel nouvel équilibre de vie nous trouvons ?
Ce qui nous aide pour surmonter peurs et découragements ?
Quels conflits familiaux sont apparus ?
Quelles inquiétudes ont surgi ?
Des approches spirituelles et/culturelles nous ont-elles aidés à surmonter l’épreuve ?
Cette pandémie nous semble-t-elle un bien ou un mal pour le changement des mentalités de chacun ? Nous aide-t-elle à privilégier l’essentiel dans nos vies ?
Pistes de travail :
Promouvoir tout ce qui favorise le partage des témoignages et d’affections.
1. 3/ Le diagnostic du monde qui a favorisé l’émergence du virus et sa diffusion
Il est indispensable de faire un diagnostic partagé de ce que le coronavirus nous a appris avant d’envisager l’après pandémie.
La pression énorme que nous exerçons sur notre planète et ses systèmes complexes, avec de multiples interactions et interconnections, est sans précédent. Nous avons accepté de conduire une croissance trop rapide et mal maîtrisée en nous emparant des ressources énergétiques de la planète, en accroissant la consommation et en cherchant des sécurités renforcées grâce à des procédés qui ne respectent pas les équilibres essentiels (exemple des produits phytosanitaires qui en voulant « désinfecter » la planète l’ont rendue plus fragile).
Trop de pays n’appliquent pas les normes sanitaires requises par négligence ou corruption (exemple des déficiences de contrôle du marché pour les pauvres de Wuhan) et n’acceptent pas d’écouter les lanceurs d’alerte (exemple des médecins chinois réprimés au début de l’épidémie à Wuhan).
Questions proposées :
Qu’avons-nous fait pour rendre possible une telle pandémie ?
Quelles conséquences de l’hyperconsommation et de l’hyperactivisme, souvent liés à la peur du vide ?
Quelles négligences ont provoqué la diffusion de l’épidémie ?
Quelles mesures pour enrayer la pandémie ont été pertinentes ?
Sur le plan politique, des pays démocratiques comme la Corée et Taiwan ont-ils mieux géré la pandémie que des superpuissances prétentieuses comme la Chine et les USA ?
Pistes de travail :
Etablir un diagnostic partagé de ce qui a permis cette pandémie et sa diffusion.
1. 4/ Les leçons immédiates à tirer de la pandémie sur divers plans
Dans le monde, l’épidémie de coronavirus a été d’abord un rappel salutaire que l’unité et la force de la vie de l’espèce humaine sont abîmées par le non-respect de notre environnement ; elle a aussi mis en évidence l’importance d’un savoir partagé pour ne pas tomber dans le n’importe quoi et la recherche de boucs émissaires ; elle a enfin montré l’importance des liens fraternels pour surmonter l’épreuve et pour promouvoir notre humanité et notre civisme.
Prévenir et gérer les épidémies, comme aussi organiser le village planétaire pour qu’il reste habitable pour l’humanité, nécessiteront de gérer nos interdépendances et donc plus la coopération entre les nations que le repli et l’affrontement.
Le coronavirus a mis en évidence l’aberration économique, sociale et environnementale d’une division internationale du travail fondée sur l’application de la théorie des avantages comparatifs, jusqu’au plus petit segment de la chaîne de production et de consommation, et du régime de croissance basé sur le profit financier qui en découle. De la pénurie de pièces détachées automobiles à celle du paracétamol, de l’effet du boycott décrété par Donald Trump sur le système sanitaire iranien, en passant par un mouvement de décroissance induit qui finit par rendre plus respirable l’atmosphère des villes chinoises, on assiste à une dramatique leçon de choses sur les dégâts de la mondialisation quand elle devient un processus non maîtrisé par la sagesse de ceux qui recherchent d’aller à l’essentiel, et donc à promouvoir toujours plus d’humanité.
Les multiples conséquences de l’épidémie nous ont rappelé la complexité de notre monde et les multiples interactions qui s’y produisent. En positif, on voit l’importance du tissage des liens. En négatif, en France, les petites querelles politiciennes risquent de ne pas cesser malgré l’appel à affronter unis l’épreuve commune ; par ailleurs, des violences risquent d’apparaitre, les inégalités s’accentuer, des frontières réapparaitre, etc. ; enfin, les plus puissants auront tendance à ignorer les plus faibles et les plus fragiles.
Questions proposées :
Quelles leçons immédiates tirées de cette pandémie ?
Comment sortir de la sidération ?
Cette période nous aidera-t-elle à ralentir, à penser, à discerner pour agir juste ?
Comment la société des écrans qui se renforce pendant la crise va-t-elle évoluer ?
Quelles dynamiques positives et négatives ont eu lieu ?
Pistes de travail :
Etablir un bilan des réactions individuelles et collectives à la pandémie.
1. 5/ La préparation du monde que nous voulons après le coronavirus
La pandémie a mis en évidence qu’il fallait réfléchir à ce que nous devons faire après, en particulier aux ruptures nécessaires à effectuer par rapport à nos comportements personnels et collectifs irresponsables comme par rapport à notre façon de préparer notre avenir. Cela nous invite à examiner comment exercer nos responsabilités politiques et culturelles pour privilégier le bien commun sur les intérêts particuliers.
La pandémie du coronavirus nous a rappelé que la solidarité entre nations est indispensable pour affronter les grands défis du monde, les égoïsmes nationaux n’ayant qu’une efficacité courte face aux interdépendances qui n’ont pas de frontières. La difficulté est de trouver le bon équilibre entre des coopérations internationales renforcées et la mise en œuvre autoritaire de normes internationales pour protéger toute la planète.
La pandémie nous rappelle l’importance de rechercher l’essentiel dans nos vies[2], mais aussi collectivement de se poser de multiples questions : celle de nos modes de vie, celle de ce qui est utile ou indispensable de produire, de la façon qu’il est acceptable de produire, etc. Il se posera enfin la question de la sincérité de la conversion à une nouvelle vie.
Questions proposées :
Cette pandémie sera-t–elle un bien ou un mal pour l’avenir de la démocratie ?
Cette pandémie sera-t–elle un bien ou un mal pour l’avenir de la mondialisation ?
Quelle mondialisation voulons-nous ?
L’Etat providence va-t-il être réhabilité ?
Comment promouvoir une conscience mondiale ?
Quelle civilisation-monde pour sauver notre terre et notre humanité ?
Comment exercer nos responsabilités politiques et culturelles pour privilégier le bien commun sur les intérêts particuliers ?
Quelles priorités de production ?
Quelle éducation et quelle culture pour retrouver le sens de l’essentiel ?
La première des révoltes est-elle intérieure et la première des résistances est-elle spirituelle ?
Pistes de travail :
Organiser la réflexion sur l’avenir du monde, de la Terre et de l’Humanité.
PS Question posée à France Inter le 19/03/20 à Grand bien vous fasse !
OK pour aller à l'essentiel
Peut-on y aller sans vie culturelle et intérieure vivante et sans culture, spiritualité ou religion partagée ? Quelle place pour l'humilité nous permettant les remises en question et les interactions entre transformation personnelle et collective ?
créée le 19.03.2020 à 17:32, mise à jour le 19.03.2020 à 17:32.
Confinés, oui mais pas inactifs !
Ce contenu a été écrit par un internaute dans notre rubrique Libre expression. Il reflète la seule position de son auteur.
Confinés, oui mais pas inactifs !
L'espace de libre expression du Pacte civique permet à ses membres actifs et sympathisants, forcément isolés pendant la période de confinement décidée par les pouvoirs publics, de s'exprimer, d'échanger leurs pensées, leurs ressentis, leurs analyses, les enseignements qu'ils tirent de cette crise sans précédent, ou toute autre expression qu'ils souhaitent partager. Merci à chaque intervenant(e) de signer sa contribution.
18 mars 2020 :
Se pose, pour la plupart d’entre nous, dans la situation de confinement imposée par les circonstances, une question presque existentielle : que faire pour que cette parenthèse ne se résume pas à la tristesse et au vide, mais plutôt à une pause, imposée certes, mais utile et féconde ?
Une première priorité consiste à utiliser tous les moyens à notre disposition pour rester en contact, entre nous et avec nos proches. Une rencontre prévue, militante, amicale ou familiale, plutôt que d’être annulée, peut se vivre, de manière plus satisfaisante qu’on ne le pense, au téléphone. Une bonne adresse pour programmer une réunion téléphonique : https://www.ovhtelecom.fr/telephonie/conference.xml (cliquer sur : « Testez la conférence gratuitement », réserver, puis envoyer les coordonnées aux participants).
Une deuxième préoccupation peut concerner son voisinage. Un kit, co-construit par notre partenaire AG2R – La Mondiale, fournit des idées et des outils pour organiser l’entraide sur son lieu d’habitation. Tout est expliqué sur le site https://voisinssolidaires.fr/.
Et en troisième lieu, bien sûr, nous sommes toutes et tous invités à lire, à méditer, à réfléchir à l’avenir, à tout ce que cette crise nous apprend, et qu’il ne faut surtout pas perdre, car s’il est une chose claire, c’est que l’après ne pourra pas, ne devra pas être identique à l’avant. N’hésitez pas à partager vos réflexions, à les enrichir par le débat (à distance bien sûr). Une solution consiste à utiliser l’espace « libre expression » de notre site d’archivage, ouvert à toutes les contributions (http://www.pacte-civique.org/?Accueil ; vers le bas de la page d’accueil, à droite).
A toutes et à tous, nous souhaitons beaucoup de courage pour affronter cette période difficile.
L’équipe d’animation, 18 mars 2020.
créée le 18.03.2020 à 21:00, mise à jour le 18.03.2020 à 21:00.
Un été qui invite à la réflexion
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Un été qui invite à la réflexion
Une belle fin d'été !
Pierre Guilhaume, coordinateur du Pacte civique
1/ Trump et l’Iran
En mai 2018, le président Trump a décidé unilatéralement de dénoncer l’accord de 2015, contre l’avis de l’Europe. Début août, il a entrepris de réactiver une première salve de sanctions économiques contre ce pays. Il a en outre menacé toutes les entreprises, notamment européennes, actives en Iran, de se voir interdire l’accès au marché des Etats Unis. Une deuxième salve de sanctions est programmée pour le mois de novembre.
Chacun mesure aisément la gravité des risques de ce virage politique sur la situation de l’Iran : crise économique et politique débouchant selon toute vraisemblance sur un durcissement du régime, reprise des activités nucléaires et de la surenchère anti-israélienne, aggravation des tensions au Proche-Orient. Tout l’édifice diplomatique patiemment construit avec la République iranienne menace de s’effondrer.
Le défi posé à l’Union européenne est clair : comment s’opposer à cette vague destructrice et maintenir l’accord de 2015 ? La capitulation de nombreuses entreprises européennes (PSA, Volkswagen, Air liquide, Lufthansa …) face aux menaces américaines est un très mauvais signe. Souhaitons que les efforts déployés par la Commission, notamment la mise en vigueur d’une « loi de blocage » protégeant les entreprises victimes de sanctions américaines permettent de limiter les dégâts.
L’enjeu est essentiel et assigne une nouvelle mission à l’Union européenne : faire barrage au nouvel impérialisme américain qui s’apprête à régenter la planète.
2/ La canicule
Bien sûr, nul scientifique sérieux n’affirmera que la vague de chaleur qui a affecté, en juillet et début août, l’ensemble de l’hémisphère nord, du Japon à la Californie en passant par l’Arctique et la France, est une conséquence directe du changement climatique. Mais le dossier s’alourdit : les trois étés les plus chauds en France depuis 1900 (sans parler de 2018, dont les données sont trop « fraiches ») ? 2003, 2017 et 2015. Records de température absolus ? Ils se sont multipliés cet été, en Californie, en Algérie, dans les pays scandinaves. Si une causalité directe ne peut être établie, le climat restant un phénomène essentiellement variable, le changement climatique accroit indéniablement la probabilité d’occurrence de ces épisodes extrêmes. On peut même redouter que le réchauffement de la planète dépasse les prévisions établies par le GIEC[1].
Et face à cette situation, que constatons-nous ?
· D’abord que la société s’adapte au changement climatique, ce qui est une bonne nouvelle. L’hécatombe de 2003 ne s’est pas reproduite, aucune catastrophe notoire n’est à déplorer.
· Mais aussi que notre société continue à vivre dans une belle insouciance malgré l’évidence du danger.
Nous savons que la France, depuis 2015, ne suit pas la trajectoire prévue en termes d’émissions de gaz à effet de serre. C’est donc à un effort redoublé que nous devrions nous préparer. Eh bien non, la vie continue ! Les ventes de climatiseurs s’accroissent[2], les transports aériens sont en pleine croissance, on prévoit leur doublement en 2036 ; les derniers week-ends d’août verront fleurir, comme à l’accoutumée, les rallyes et courses de côtes automobiles dans notre doux pays.
Le tempo politique et social n’est visiblement pas adapté à la menace climatique. Bien sûr, il serait préférable de laisser à nos concitoyens le temps de modifier progressivement leur mode de vie. Mais le temps presse. Plus on attend, plus ce sera dur ! Pouvons-nous encore éviter d’en venir à des mesures coercitives ? A quand un vrai travail collectif sur la nécessaire sobriété ?
3/ L’affaire Benalla
Ce qui frappe d’abord, c’est le traitement exagéré dont elle a été l’objet. Dans une belle unanimité, parlementaires et médias ont fait « monter la mayonnaise » au-delà de l’imaginable, transformant un vrai dysfonctionnement en fausse affaire d’Etat (voir en particulier l’interview de Philippe Raynaud dans le Monde du 28 juillet ; sera-t-il ré-invité ?).
Au-delà de cette constatation largement partagée, les sources profondes du dysfonctionnement sont sans doute à rechercher dans cette organisation semi-monarchique qui régente le « château ». Le Président actuel n’est pas à l’origine de ces mœurs curieuses forgées il y a 60 ans et peu remises en cause depuis, consistant à créer, en parallèle aux services administratifs « normaux », une administration propre à l’Elysée, censée répondre à tous les sujets. Les prédécesseurs d’Emmanuel Macron avaient aussi leurs agents de sécurité propres, ils les avaient probablement mieux choisis, disposant du vivier expérimenté des grands partis politiques. Mais quoiqu’il en soit, le fonctionnement de ce petit état dans l’Etat, engendrant doublons, jalousies, rancœurs et croche-pieds, est par nature ingérable. L’un des reproches importants qu’on peut adresser au Président est de ne pas avoir suffisamment mis le pied dans cette fourmilière. A quand une Présidence de la République effectivement républicaine dans son fonctionnement ?
4/ La coupe du monde de football
Ne boudons pas notre plaisir. Cet événement heureux a effectivement constitué un « moment fraternité » de grande intensité. Une partie importante de la population a participé à ce moment, acceptant sans arrières pensées la diversité ethnique de l’équipe de France[3], célébrant son appartenance à cette communauté tricolore rarement invoquée, la République. Comme quoi cette notion, au creux de chaque conscience, au-delà des injustices et des discriminations subies, provoque une émotion et porte un sens.
Un autre aspect particulièrement instructif a été mis en évidence, que la financiarisation démentielle de ce sport a tendance à faire oublier : le foot comme modèle d’égalité des chances. Comment sont recrutés et formés nos futurs champions ? Dans des clubs, partout en France, animés par des bénévoles dévoués, soutenus par les municipalités. Pour atteindre les plus hauts niveaux, la sélection est impitoyable ; sans entretien de motivation, sans CV, sans dissertation, seul le talent compte. Contrairement à la plupart des filières de formation[4], l’héritage culturel ne joue pas et l’ascenseur social peut fonctionner.
Il convient enfin de souligner les vertus éducatives du sport collectif : intégration à l’équipe, dépassement de la performance individuelle au profit du succès collectif, attention à l’autre. Rendons hommage à ces centaines de bénévoles, attentifs aux enfants qu’ils entrainent au sport et un peu aussi à la citoyenneté.
Et souvenons-nous de ce moment à l’heure des économies budgétaires ! Car les énormes sommes d’argent drainées par le football ne ruissellent pas – et encore le font-elles de manière fort inégalitaire – en-dessous des clubs de première division. Quand les clubs de base, qui assurent la formation initiale, y auront-ils leur part ?
[1] Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat.
[2] Le pire remède contre la canicule : outre sa consommation considérable d’énergie, la climatisation rejette de la chaleur dans l’atmosphère, contribuant à son réchauffement.
[3] En opposition claire aux sirènes du repli sur soi.
[4] Souvent d’autant plus sélectives sociologiquement qu’elles rejettent les formes ouvertes de sélection ; ce point mériterait de plus longs développements.
créée le 20.08.2018 à 15:13, mise à jour le 20.08.2018 à 15:13.
Associations: « L’Etat semble en panne de doctrine claire »
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Associations: « L’Etat semble en panne de doctrine claire »
Associations: « L’Etat semble en panne de doctrine claire »
L’arrêt des emplois aidés fragilise les associations dans leurs ressources humaines et financières, expliquent Hugues Sibille et Viviane Tchernonog dans une tribune au « Monde ». De nouvelles manières de coconstruire l’intérêt général entre associations, citoyens, entreprises et Etat doivent voir le jour.
L’arrêt annoncé des emplois aidés, par-delà l’émotion et les commentaires politiques immédiats, révèle deux enjeux associatifs de fond.
En premier lieu, les modèles socio-économiques des associations, en mutation profonde, sont fragilisés dans leurs ressources financières et humaines. L’incertitude s’accroît.
En second lieu, l’Etat ne s’est pas doté d’une vraie doctrine associative et reste sur une vision binaire (emplois productifs privés - emplois de service public). Il peine à intégrer les emplois d’utilité sociale associatifs dans une stratégie stabilisée. Du crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE) excluant les associations sous Hollande à la fin des emplois aidés sous Macron, l’Etat conduit par à-coups.
La mission que Muriel Pénicaud, ministre du travail, a confiée le 5 septembre à Jean-Marc Borello, président de Groupe SOS, apportera-t-elle des réponses en renouvelant la vision de l’Etat sur la manière dont il doit aujourd’hui coconstruire l’intérêt général ?
Il faut repartir du modèle socio-économique associatif. C’est un système à trois composantes : un projet non lucratif d’utilité sociale, des ressources financières et humaines bénévoles et salariées, un mode d’organisation et de gouvernance citoyenne spécifique. Il existe une infinité de manières d’assembler ces composantes. La biodiversité associative est immense, au sein des quelque 1,4 million d’associations actives (enquête Insee 2014). C’est une richesse qu’il faut éviter de banaliser.
créée le 27.10.2017 à 10:16, mise à jour le 07.05.2018 à 09:46.
une nouvelle approche du changement